Des femmes ravivent l’espoir au Rwanda par l’entremise du café


L'histoire miraculeuse du café Starbucks Reserve Rwanda Hingakawa

« Ces femmes sont des héroïnes pour moi. » 

Les héroïnes d’Arthur Karuletwa sont un groupe de productrices de café, entièrement composé de femmes, au Rwanda, son pays d’origine. Elles se sont elles-mêmes baptisées Hingakawa, qui signifie « Laissez-nous cultiver du café. »

« Ces femmes ont choisi de relever ce pays quand le reste du monde détournait le regard. Elles ont eu besoin des unes des autres, comme on a besoin d’assistance psychologique après un traumatisme », estime Karuletwa, directeur de la traçabilité du café chez Starbucks. 

Après le génocide de 1994, le pays était brisé, tout comme les liens de confiance.  

« On parle de voisins qui tuent leurs voisins, de groupes ethniques qui éliminent d’autres groupes ethniques », ajoute-t-il. 

Dans les années qui ont suivi, le café a contribué à la réconciliation et à la revitalisation du pays. Et cela n’aurait pas été possible sans les femmes du Rwanda, notamment le groupe de Hingakawa. 

Traditionnellement, les hommes labouraient la terre pour des cultures commerciales, y compris le café, et les femmes cultivaient la terre pour les récoltes alimentaires. Mais après le génocide, la plupart des hommes étaient morts, en prison ou en exil comme réfugiés. 

« Pour ces femmes, le fait de croire que le café pourrait apporter quelque chose à leur vie et devenir leur gagne-pain relève de rien de moins qu’un miracle », affirme Karuletwa. « Le fait de commencer à partir de rien, d’apprendre à cultiver le café sans aucune base, et dans l’état où les choses ont été laissées, n’est rien de moins qu’un miracle. » 

Alors que ces femmes ont commencé à rebâtir l’industrie du café, elles ont dû unir leurs forces et commencer à faire confiance de nouveau. Elles ont été un exemple de grâce et de pardon à un moment où cela aurait pu sembler inimaginable. 

« J’ai vu ces femmes s’emparer de la machette, qui est d’abord un outil agricole, et de voir l’ironie de cette image forte, ce symbole –  la machette, une arme qui a fait couler autant de sang », commente Karuletwa. 

C’est le même outil qui est aujourd’hui utilisé pour tailler et émonder des caféiers. Selon Karuletwa, l’action même d’utiliser la machette amène inévitablement à la rencontre de l’autre et à la  guérison. 

« Ces femmes ont mis leur café en commun tout simplement parce qu’elles désiraient être ensemble », a déclaré Arthur Karuletwa, directeur de la traçabilité du café.

Le groupe de Hingakawa, qui a débuté avec seulement quelques femmes, fait partie d’une coopérative plus importante, du nom de Abakundakawa. Karuletwa estime que ces femmes ont fait preuve de beaucoup de courage lorsqu’elles ont demandé l’autorisation à la coopérative afin de mettre leur café à part de celui des autres producteurs de café. 

« Il faut savoir que l’égalité des sexes est toujours considérée comme un tabou dans certaines de ces cultures. Sur le plan culturel, ce n’est pas entièrement accepté, ce n’est pas encore compris. C’est toujours un concept étranger, et il est parfois même dangereux d’y adhérer », affirme Karuletwa.

Aujourd’hui, le groupe de Hingakawa compte environ 150 membres. Les femmes cultivent et traitent leur propre café ensemble, y compris le café Starbucks Reserve® Rwanda Hingakawa. Selon lui, les arômes élégants de ce café font écho à l'élégance des femmes qui le produisent. 

« Ce sont des exemples pour moi, pas pour ce qu’elles ont réalisé d’un point de vue commercial, mais pour ce qu’elles ont accompli d’un point de vue humain. », dit-il. 

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