Derrière le tablier vert : deux partenaires Starbucks dévoilent comment des chansons qui parlent des cheveux des Noirs les ont aidées à se valoriser
Pendant le mois de février, Starbucks Canada fête le Mois de l’histoire des Noirs en publiant chaque semaine dans Échos Starbucks des articles qui racontent les histoires et les expériences particulières de ses partenaires (employés) noirs.
Pour commencer, nos partenaires Zoe Clarke-Singh et Cristyn Gilpin-Payne, qui travaillent en magasin à Brampton (Ontario) et qui sont membres du Réseau des partenaires noirs, nous parlent du rôle qu’elles ont joué pour aider Starbucks à mettre au point une liste d’écoute en partenariat avec la Black Business and Professional Association (BBPA) et l’initiative SAY IT LOUD en l’honneur de la culture et de l’excellence noires.
Découvrez le sens qu’elles attachent à la liste d’écoute, leur rapport personnel avec la musique et comment les chansons qui parlent des cheveux des Noirs les ont aidées à se valoriser.
La musique a eu une grande influence sur nous pendant notre jeunesse. Elle nous a reliées à nos frères et sœurs noirs. Elle nous a remonté le moral. Le calypso nous a raconté des histoires et la soca nous a appris à danser.
C’est pourquoi la tâche de mettre au point une liste d’écoute consacrée au Mois de l’histoire des Noirs au nom du Réseau des partenaires noirs de Starbucks ne signifiait pas seulement qu’on devait sélectionner de bonnes chansons à écouter au travail. Pour nous, il s’agissait de montrer la diversité de notre communauté noire au moyen de différents styles de musique, comme la soca, l’afrobeat, le reggae, le hip-hop et le R&B.
Pendant que nous avons fait notre sélection, nous avons surtout pensé à choisir des chansons consacrées aux femmes noires. Nous avons toutes les deux grandi dans une famille mi-caribéenne, mi-canadienne et nous avons trouvé ça difficile. La société nous a imposé des choix : il nous fallait soit accepter nos racines caribéennes et assumer notre véritable identité, soit adapter notre façon de parler et nos subtilités pour faire plaisir à nos pairs ou correspondre aux attentes de certains milieux. Ce changement dans notre personnalité (souvent considéré comme une alternance de code) a déclenché la hargne de nos pairs noirs, qui nous accusaient d’avoir subi un « lavage des Blancs » parce que nous n’étions pas en résonance avec notre héritage culturel.
Malgré tout, la musique nous a toujours aidées à nous sentir attachées à notre culture afro-canadienne, surtout les chansons qui encouragent les femmes noires à s’affirmer en abordant la question de leurs cheveux. Nous aimons être des femmes noires notamment parce que nous pouvons changer constamment notre coiffure et en faire une expression de notre personnalité. Nous lançons des tendances, nous sommes artistiques et créatives. Notre motivation à faire tomber les barrières qui s’élèvent autour de nous est sans limites.
Ci-dessous nous décrivons deux de nos chansons préférées de la liste d’écoute qui encouragent les filles noires à s’affirmer et nous expliquons en quoi elles sont importantes pour nous.
« Peng Black Girls » remixée par ENNY avec Jorja Smith
Cette chanson est un hommage à la beauté des femmes noires. Elle insiste sur le fait que nos traits physiques sont beaux, peu importe l’intensité de la couleur de notre peau. C’est important de le dire, parce que les préjugés liés à la couleur plus ou moins foncée de la peau noire, le colorisme, sont dominants au sein même de la communauté noire, alors que ce comportement découle du racisme. Beaucoup de jeunes femmes noires à la peau foncée sont souvent dénigrées par rapport aux femmes noires à la peau claire. La chanson dit que les femmes à la peau très foncée n’ont aucune représentation dans les médias (« Never wanna put us in the media »).
Il faut dire que le colorisme fonctionne dans les deux sens. Les membres de la communauté noire qui ont une peau plus claire que les autres ont l’impression qu’ils ne sont pas « assez » noirs. Un jeune livré à lui-même qui adopte cette façon de penser peut se retrouver en grande difficulté et même exclu de la communauté. Nous-mêmes, nous nous sommes senties délaissées ou pointées du doigt parce que notre peau est claire, mais avec l’aide de notre famille et de nos amis proches, nous avons appris à nous aimer nous-mêmes.
« I Am Not My Hair » de India.Arie
« Est-ce que ma coiffure détermine mon intégrité? » C’est une des questions posées par la chanson. La coiffure des femmes noires ne devrait pas être un critère d’admissibilité à un emploi. Ce sont nos compétences et notre formation qui comptent. Malheureusement, il n’est pas rare qu’un recruteur n’examine pas notre candidature à cause de notre coiffure. Nous connaissons beaucoup d’hommes et de femmes qui ont vécu une telle expérience.
La chanson dit : « Je n’ai pas trouvé d’emploi / Les entreprises n’embauchent pas quelqu’un qui porte des tresses rastas. » Je (Cristyn) vois rarement des gens qui occupent un poste de direction avec des cheveux comme les miens (tressés) à cause des connotations négatives associées à ce genre de coiffure. Les gens qui pensent que nos cheveux sont sales et ne sont pas entretenus se trompent. Nous exprimons notre créativité grâce à nos cheveux. Ils sont notre couronne et notre façon de modeler cette couronne ne devrait pas déterminer notre valeur.
Nous espérons que les partenaires qui écouteront les chansons sélectionnées par Starbucks pour fêter le Mois de l’histoire des Noirs se sentiront liés et profondément attachés à différentes cultures de la communauté noire. Nous espérons aussi que la musique égaiera les gens et leur donnera envie de danser! La culture noire retrace notre histoire en la racontant sous diverses formes musicales.